Les besoins

Mon vieux portable TravelMate 3300 me lâche, après une grosse quinzaine d'années de bons et loyaux services. « panic kernel » s'invite de plus en plus souvent…
Certes, je n'utilise plus cette machine qu'occasionnellement, mais surtout pour passer des vidéos à mes stagiaires dans le cadre de la formation professionnelle pour adulte.
J'ai par ailleurs une collection de Raspberry Pi, dont un Raspberry Pi 3 sous raspbian/pixel monté en ordi de bureau et en média center avec Kodi. Si Kodi ne pose aucun problème pour passer mes vidéos, j'aurais quand même préféré utiliser VLC, parce que j'y suis habitué, qu'il se pilote à la souris (pas besoin de trimbaler un clavier).
Mais là les choses se gâtent.
Il semble que VLC et Raspi ne fassent pas très bon ménage, en cause, la gestion de l'accélération matérielle de l'affichage. Merci à Jjtronic pour ses travaux sur cet épineux problème voir: https://www.jjtronics.com/wordpress/2016/10/26/raspberry-pi-3-et-raspbian-jessie-vlc-2-4-et-acceleration-materiel-hardware-acceleration/ Cette méthode m'a permis de disposer d'un VLC qui fonctionne mais, pas très simple d'usage. En effet cette méthode supprime l'interface graphique de VLC, ce qui rend son usage un peu lourd, à coup de raccourcis clavier, pas très pratique au quotidien pendant mes cours. En fait on se heurte bien à une limite de notre magnifique framboise.

Vers une infidélité au Raspberry Pi !

Et puis, comme dans la société, la diversité est un plus, alors pourquoi ne pas aller voir un autre nano ordinateur, plus adapté à la vidéo. Le choix a été difficile, tant du point de vue technique qu'éthique.
Finalement j'ai porté mon choix sur un OLIMEX A20, parce qu'il y a un processeur rapide, une carte bien documentée, la possibilité d'installer une Debian, un projet très ouvert et open-source, tout en faisant travailler une société européenne, car Bulgare. Добре!
Il a fallu ensuite choisir le modèle ; je voulais :

Le choix A20 OlinuXino – Micro de chez Olimex

Ce sera donc une A20-OlinuXino-MICRO de base, avec un radiateur, un connecteur VGA et un semblant de boite pour commencer.
On verra ensuite pour passer une belle boite à l'imprimante 3D ou en découpe laser dans mon FabLab préféré ! Coût de l'opération 96 € dont plus de 30 € de TVA et transport, la carte seule HT vaut 55 €. Du temps que le colis arrive des Balkans (à peine 2 jours), chargement de de l'iso compressé A20_Olinuxino_Micro_debian_Jessie_34_103_2G_NAND_release_14 qui semble aller bien, et un coup de dd if /off ou de Etcher (on devient vite feignant) pour graver l’image ISO sur une microSD de 8 Go (SanDisk Ultra).


Vue de la carte avec sortie VGA

Mise en route

L'alimentation devait se faire sur le port USB_OTG avec une 5v /2,5A de Raspberry ; mais pas de chance apparaît un problème de connectique, nécessitant l'ajout d'une alimentation en 9v (6 à 12v).

Dans cette phase mon moniteur VGA est connecté via un adaptateur HDMI/VGA connecté sur la sortie HDMI de la carte. Réseau en RJ45 reconnu.

Un peu de configuration

Passer l'engin en français

sudo dpkg-reconfigure locales > fr utf8
Pour le clavier modifier /etc/default/keyboard > « fr »
Je vais tout de suite donner un peu de place à mon système car l'image Debian est prévue pour 4GB, mais le fichier système peut être étendu pour occuper une carte plus grande. Pour cela :
su (le pass est olimex)
./resize_sd.sh /dev/mmcblk0 2
reboot

Un update et upgrade pour mettre à jour
La mise à l'heure (réseau pas d'horloge sur la carte comme le Raspberry) en su
dpkg-reconfigure tzdata
Choisir fuseau
Pour plus de confort la gestion du pavé numérique de mon clavier
installer numlockx
Puis éditer le fichier /etc/kbd/config avec nano
À la ligne 67, on va dé-commenter : LEDS=+num
# Turn on numlock by default
LEDS=+num
Enregistrer puis reboot

Premières impressions et tests

Un peu juste en USB comparé aux 4 prises de la framboise, mais comme il faudra un hub USB alimenté pour le lecteur de DVD, ce n'est pas un gros problème.
Ni WiFi ni Bluetooth de base.
Le son et un test de vidéo fonctionnent avec SMPlayer (belle interface de mplayer)
Le ssh est lancé de base.
Pour le passage en VGA (le connecteur est bien entendu en place)

Vue du connecteur VGA

Sous root et sur une console en ssh
Entrer simplement > change_display
puis choisir VGA et 1306*768 (pour mon écran)
reboot
Finalisation
Installation de vlc par un classique apt-get install vlc
lecture son OK
lecture vidéo d'un fichier mp4 OK


Et les dvd
Disons les choses tout net. Je suis maudit, quasi chat noir, avec le fichier libdvdcss2.
Sans doute parce que je déteste ajouter un truc qui ne sert qu'à pouvoir lire des DVD que j'ai honnetement acheté (ou emprunté à la médiathèque) alors que des codes vicieux ont été ajoutés pour faire ch.. le monde.
Du coup, lassé de bricoler mon sources.list et d'ajouter des clés, j'installe ce fichier à l'arrache en le téléchargeant sur le site deb-multimedia.org, puis un puis un dpkg -i xxx.deb
Je sais, c'est pas bien, mais les nerfs ont des limites !!
Je termine avec l'installation de obconf pour faire joli
Un dernier update & upgrade (on n'est jamais trop prudent)
Puis un shutdown.
Brancher l'écran sur la sortie VGA, un hub USB alimenté avec clavier, souris, lecteur DVD et un disque dur.
Brancher des enceintes (jack côté alimentation)
Brancher l'alimentation et c'est parti.

Vue de l'ensemble

Tout fonctionne normalement
A noter cependant un ronflement désagéable sur le son lorsque la carte est éteinte !
A l'usage, si VLC est parfait pour lire les dvd, la lecture de fichiers vidéos est plus fluide sur SMPlayer.
J'ai aussi essayé d'installer Kodi, mais là, c'est la casquette. Impossible simplement à l'heure actuelle.

Tests comparatifs de vitesse


Conclusion : au niveau vitesse, la framboise a encore de beaux jours devant elle.
La gestion graphique de l'Olimex est super efficace. De plus il est possible de brancher un disque en SATA sur la carte de l'Olimex.
En conclusion une belle carte, un peu moins rapide que la Raspi3, mais une communauté bien moins fleurissante que pour le raspberry, ce qui nécessite un peu de bidouille et de recherche.


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Auteur : Michel Cornuet